Grenoble, rocade sud. Les rêves d’une fillette.

Saint-Martin d’Hères, U2.

L’U2, ici, c’est pas du rock. Surtout sur les bas-côtés lorsque la pluie s’invite, rigoles de boue, de fange, de détritus. Les éboueurs, c’est le vent et la flotte… Ni drôle, ni marrant.
L’U2, c’est comme ça qu’on l’appelait à Grenoble. Un poil plus poétique qu’autoroute, voie rapide ou Rocade sud. Grenoble du temps d’avant celui des nanotechnologies ; du Stade des Alpes ; des  embouteillages consécutifs à des décisions débiles ; des bâtiments écolo-high-tech –tu vois la contradiction ?– avec centrales photovoltaïques dont on ne saura quoi faire dans 20 ans, des caméras de surveillance aux mains de Bigs Brothers paranoïaques. Grenoble du temps où il faisait bon y vivre même s’il était parfois difficile de boucler les fins de mois ; Grenoble et sa Villeneuve où les utopies prenaient corps, Grenoble d’avant le tout fric et d’avant le vil asservissement à un modernisme sans âme qui, niant les valeurs humaines, déshumanise les gens. Grenoble égoïste. Pas ses habitants, je veux dire pas tous. Grenoble, comme bon nombre de villes.

 Il a plu et venté toute la journée. Branches brisées, feuilles éparses. Asphalte glissant. Moins que la boue qui a élu domicile le long de la Rocade sud, une voie rapide, par où on expédiera ailleurs, et loin d’ici, nom de dieu (et où ? on s’en fout), la racaille crasseuse qui s’est installée a échoué dans ce cloaque infect. Celui dont on a peur, l’autre, celui qui n’est pas comme nous, on le fuit ou mieux, on le repousse, car il est repoussant. L’oubli est facile qui fait taire que les gens repoussants sont ceux qu’on a rejetés. En s’en lavant les mains. Reste la confession pour qui se mettrait à penser qu’agir de la sorte est salissure de l’âme, ou les bonnes œuvres pour se donner bonne conscience. 

Moi, j’ai mauvaise conscience, je le sais. Je vis avec, je fais avec, et n’en mourrai pas étouffé pour autant. Mais putain de bordel de merde, j’aimerais bien la partager avec ceux de mes chers concitoyens qui possèdent une parcelle de pouvoir et dont les mains sont manucurées. 

  
 

Peut-être une fillette Rom, peut-être pas... mais une fillette. Dont la vie s'éclaircirait sûrement si on lui offrait les moyens de s'instruire

Regardant cette photo*, je me suis simplement demandé à quoi pouvait bien penser, rêvasser et rêver cette petite fille.
Ce soir, avant d’aller dormir, une fois que vous aurez tendrement embrassé vos enfants en leur souhaitant de faire de beaux rêves, prenez un court instant pour vous poser cette même question.
Après, mais seulement après, installez-vous dans votre lit, que j’espère le plus douillet possible, et laissez-vous gagner par le sommeil.

Voilà, c’est tout.
Je vous souhaite une bonne nuit et de beaux rêves.

 

 

 

 

 

 

 

* Si vous connaissez l’auteur de ces photos ou un ayant droits, soyez aimable de me communiquer ses coordonnées. Voir à ce propos ma page Avertissement photos 

  

 

A propos pierrevaissiere

On avait réussi à collecter une dizaine de mots qui parlent de l'olibrius qui écrit ces âneries, et voilà, ils se sont échappés. C'est pourtant pas faute de les avoir tenus en laisse.
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Un commentaire pour Grenoble, rocade sud. Les rêves d’une fillette.

  1. Dorion dit :

    Tout à fat d’accord avec ce que vous dites dans la légende de la photo. L’école est sans doute le seul et unique moyen de mettre un terme à ce genre de situations, et à terme, moins coûteux que les politiques de répression qui généralement tapent dans le vide, les vrais voyous (mot que je préfère à racaille) s’en sortant bien.

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